Livre premier, chapitre cinquième : rétribution, par Melian Faeranduil

Rédigé par kaamlii -

Aujourd'hui, j'ai souhaité en vain gagner un duel par ma compétence martiale, et n'ai pu empêcher la mort d'un autre antagoniste. Un bien triste paradoxe.

Le vent du renouveau souffle, et nous amène un peu de sang neuf en la personne de Danouk, élémentariste de la terre, recommandé à la compagnie par son oncle, un excellent client de feu notre forgeron préféré, Boro.

La compagnie se plie donc à l'exercice réglementaire d'exposition de ses points forts. La gêne m'envahit, mais fort heureusement l'on passe assez rapidement sur mon cas.

Pour faire suite au formidable engrenage dans lequel nous sommes coincés, il semblerait que Tina nous ait trahis sous menace : son petit frère a été kidnappé. Elle en a fait part la nuit précédente à notre bon Dagoth. Connaissant Dagoth et sa capacité à démarrer au quart de tour, j'espère qu'elle est toutefois toujours en vie, j'aimerais bien entendre ses justifications au massacre dont nous venons d'être victimes.

Tina nous demande donc de lui rendre ce service, et nous fournit l'adresse en ville où son petit frère serait détenu. Cette révélation a été faite en tapinois, et Dagoth est son confident, aussi surprenant que cela puisse être.

Après un rapide examen de la maison, nous échafaudons un plan d'attaque, et je me prépare à faire une diversion à l'avant de la maison, tandis que certains de mes camarades se postent à l'arrière du bâtiment en cas de fuite inopinée des ravisseurs.

Tirnan, à mes côtés, fait virevolter sa lourde masse, et l'abat prestement sur la porte, qui n'en demande pas tant, mais résiste de tous ses gonds. J'adapte ma mélodie au rythme des coups de Tirnan. Bientôt, des personnes se montrent aux fenêtres, de profitent du "spectacle", qu'ils estiment scénarisé.

Avec la fin d'un couplet martial, la porte cède. Un rythme plus rapide et entraînant devient nécessaire. Les vibrations d'un pas lourd qui descend l'escalier se font sentir. Tirnan avance sur la porte au sol comme sur un piédestal. Le discours du métal va avoir lieu. Il campe sur ses pieds, masse levée, l'oreille tendue. Son oeil papillonne d'une ombre à l'autre. Ses mains se crispent sur la poignée de sa masse. À peine son adversaire en face de lui, la masse de Tirnan fend l'air en direction d'une cible bien moins résistante que la porte gisant inerte sous ses pieds. Hébétude de l'homme qui vient de descendre les escaliers, dont les yeux écarquillés et la bouche ouverte vont bientôt laisser la place à un rictus de douleur. L'homme est projeté sur les marches, et perd connaîssance. Je suis épaté par une telle virtuosité martiale.

La maison n'était pas occupée que d'une seule personne, et bientôt Tirnan est apostrophé par un Nain qui lui assènera un coup de sa hache, dont la tête est plus grosse que mon torse. Tirnan, surpris par ce vaillant assaut, recule d'un pas mais reste debout, pour la plus grande déception du Nain. Au tour de Tirnan d'affirmer sa supériorité martiale, et le Nain choît au sol. Le combat se poursuit, et le Nain fait preuve d'une vivacité hors du commun dans sa posture pour le moins inconfortable. Il se rétablit, mais la verticalité de sa posture n'est que de courte durée, puisque Tirnan frappe à nouveau et Dagoth, entré par une fenêtre (certainement laissée ouverte) de l'arrière de la maison, ?ourdit? le malheureux qui n'en attendait pas tant et s'affaisse au sol. Ce bon vieux Dagoth est toujours de bon service : il a dû entendre des cris et est immédiatement venu au secours de la personne qui en avait besoin.

Après un bref combat à l'étage, l'enfant est enfin retrouvé et il s'avère qu'il ne connaît pas la Tina que nous connaissons. Pour lui, Tina est une vieille dame et la description que nous lui donnons de Tina correspondarait à "Georgette", la cousine jeune et jolie de la vieille Tina. Le gamin nous confie qu'il a été enlevé depuis plus de 15 jours et qu'il a été relocalisé dans cette maison depuis 3 jours.

Il nous propose de le ramener chez lui, dans un des quartiers mal famés de la ville. Il nous explique que sa maison a une girouette en forme de corbeau, et Kahlan nous affirme connaître le nom du père : Garrel "bourses pleines", le chef de la guilde des voleurs.

Nous ramenons donc l'enfant chez lui, une bâtisse qui dénote avec l'état de déliquescence tant humaine qu'immobilière du quartier. Les plantons, constatant que nous rapportons le jeune homme au bercail, nous ouvrent la grille sur un beau jardin précédant une maison cossue. Nous discutons avec Garrel, et il s'avère que Falros a fait enlever son enfant afin d'établir une pression sur le chef de guilde, et prêter ses meilleures lames au mafieux afin que celles-ci assassinent les membres de l'Alliance Azur. Nous sommes estomaqués de cette révélation.

Garrel nous propose son aide, maintenant qu'aucune pression ne le retient plus de se venger de Falros. Garrel nous explique le modus operandi : les hommes de Falros sont passé par les égoûts et on creusé jusque dans le jardin. De la description que nous fait l'enfant (notamment une odeur pestilentielle), nous concluons que l'enlèvement a été réalisé par des morts-vivants.

Le lendemain matin, Tina vient nous rendre visite au petit déjeuner. Elle nous explique qu'elle a été embauchée par Falros pour organiser un vol à l'Alliance, qui s'est soldé par la mort des dirigeants. Les voleurs de Garrel n'ont pas fait couler le sang, mais ont servi à ouvrir portes et fenêtres pour que les hommes de Falros commettent leur méfait. Tina sait où se trouvent Selmine et Elaël : un moulin abandonné à 5 kilomètres au Nord de la ville.

Le temps de nous équiper et nous voilà partis en direction du moulin. Nous nous précipitons, la hantise au ventre qu'il soit arrivé quelque chose à l'un ou l'autre des deux captifs. Une fois arrivés à proximité de la clairière, où pourrit le moulin enserré dans sa gangue verte, nous décidons de faire une attaque en deux groupes : le groupe principal va effectuer un assaut frontal du moulin pour attirer l'attention, tandis que Dagoth et moi allons nous glisser dans une fissure à l'arrière du bâtiment.

Nous nous positionnons, à l'affut de quelque signe que ce soit qui nous permettrait de déterminer que l'assaut a commencé et que nous pouvons nous diriger vers les entrailles de la vénérable bâtisse. Soudain, un des deux guetteurs présents sur la tour est percuté par un projectile. La diversion a commencé, et Dagoth et moi nous lançons à pas de velours en direction de la tour.

À peine entrés, nous faisons face à deux adversaires; Dagoth s'occupe d'un des deux et le second se rue dans l'escalier, moi à ses trousses. Parvenus au palier, il se retourne brusquement et m'assène un gros coup, qui me laisse pantois. Je ne perçois plus d'autre bruit en bas de l'escalier, j'imagine que le combat s'est terminé, certainement pas très bien pour l'adversaire de Dagoth. Ce dernier arrive dans l'escalier derrière moi, et parvient à occire mon adversaire, alors qu'il venait de me porter un second coup ! Aveuglé par ma rage et ma frustration, ignorant le bien-être des otages que nous sommes censés venir sauver, je me rue au rez-de-chaussée où j'essaie de trouver un duel, en vain.

Le combat tourne vite court pour l'adversité, qui a été mise fort mal en point par Tirnan, et qui ne voit pas de bon présage à ce que Dagoth entre dans la lice. C'est rapidement la débandade, et nous nous occupons comme nous pouvons des blessés. Deux de nos précédents adversaires sont inconscients, et un d'entre eux bascule vers l'ultime royaume, aidé par l'horrible instrument de mort manié de main de maître par Dagoth. Il s'avère que les hommes ont profité de Selmine pendant sa captivité. Autant l'idée me révulse et me révolte, autant je prends une décision que j'espère ne pas regretter par après.

Je m'interpose pour que ce sort ne soit pas réservé au deuxième homme, et le charge sur ma monture. J'estime qu'il n'est pas dans nos valeurs d'exécuter les gens, à plus forte raison lorsqu'ils sont à terre et sans défense. Nous escortons donc le restant des preneurs d'otages en ville, et les confions à la milice aux portes de la ville. Agnès explique au miliciens que nous sommes tombés sur le moulin par hasard au détour d'une balade en forêt, qu'ils nous ont attaqués et que nous avons pris le dessus. Les miliciens nous félicitent.

Je vais sérieusement devoir me poser la question quant à mes capacités de duelliste ; je sais en outre que cela n'est pas dans ce groupe (en tout cas, pas dans un combat où Dagoth est présent) qu'il me sera possible de faire mes preuves dans les règles de l'art.

Au moins, Elaël et Selmine sont sains et saufs. C'est donc avec un sentiment de devoir accompli que nous célébrons nos retrouvailles avec ces deux jeunes personnes qui ont déjà tant vécu.

Classé dans : Aynhar - Mots clés : aucun