Livre premier, chapitre sixième : déception, par Melian Faeranduil

Rédigé par kaamlii -

Après avoir été déçu des autres, quoi de plus naturel qu'être déçu par soi même ?

Cela fait à présent une semaine que nous avons été meurtris dans notre chair. Parfois les missions longues ont du bon puisqu'un "nouveau" se montre à nous : Nyssa, qui a échappé comme nous à la barbarie. Il s'agit d'une archère elfe, qui se montre aussi résolue que nous à trouver les responsables de l'infortune qui nous accable.

Maskell, Kahlan et Symariel font faire une petite reconnaissance (nous nous doutons que le comptoir de l'Alliance est sous surveillance) et le travail de contre-espionnage.

Notre nouvel allié Garrel, le chef de la guilde des voleurs, va s'occuper de piéger les souterrains et d'y faire de la reconnaissance. Maskell nous confie que la dirigeante du temple d'Evéana est un contact ; nous allons essayer de conscrire leurs services. Visiblement les gens d'Evéana n'aiment pas spécialement les morts-vivants. Agnès et moi allons donc demander audience à Alicia Whiteshield, initiée de son état. Le temple n'a pas l'air d'être adepte des dépenses somptuaires; les couloirs sont d'un gris argent uni et la fantaisie n'a pas vraiment sa place en ces lieux. Malheureusement, l'initiée Whiteshield n'est pas disponible, et c'est le grand prêtre Thuras qui nous accorde audience. Pour lui, tant qu'aucun lien entre Falros et les morts-vivants n'est prouvé, il ne pourra pas nous aider.

Au retour, un peu dépités, Hirilthar nous annonce l'arrivée d'un nouvel allié : Ken, dit "le survivant", chef de la guilde des guerriers. Son fils a été kidnappé, et est décédé alors que Ken essayait de le délivrer. Encore un infortuné parmi nos rangs...

Un plan d'attaque visant à neutraliser Falros est rapidement échafaudé, et il s'avère qu'Hurik accompagné de Ken et leurs amis attaqueront par la porte de devant pour monopoliser l'attention. Le groupe restant, composé de Dagoth, Nyssa, Danouk, Hirilthar, Agnès, Kahlan, et votre serviteur, s'occupera de l'entrée discrète du bâtiment de Falros.

Nous n'y voyons goutte, et progressons aussi discrètement que possible dans les ruelles humides et sombres du quartier de Falros. Nyssa et Hirilthar nous couvrent avec leurs arcs, et nous accrochons le fil de notre vie à leur vigilance.

Alors que nous nous rapprochons de plus en plus, je perçois des cordes d'arc qui claquent, des cris, des projectiles qui sifflent et qui ricochent dans l'obscurité. Nous ne sommes pas touchés, il semblerait que nos deux amis tireurs d'élite déciment les rangs ennemis.

Je progresse quelques mètres derrière Dagoth dans la ruelle qui jouxte le repère de Falros (au moins dans cette configuration, je ne le gêne pas), et soudain il crie "Embuscade!". À peine j'approche, je le vois patauger "dans" le cadavre d'un de ses adversaires, à la recherche du suivant.

Je me prépare au combat, affute mes sens, et mon dos irradie de la douleur du combat, qui me rappelle à son bon souvenir. Mon premier adversaire de la nuit ignore donc les règles du combat honorable. Qu'importe.

La première passe d'armes n'est pas à mon avantage, et je ne dois mon esquive qu'à la chance ou à une maladresse de mon adversaire. Il se dérobe sous mes attaques, mais porte les siennes avec justesse. À la fin de la deuxième passe d'armes, il a déjà fait mouche deux fois et est indemne. Je ne suis guère plus flamboyant à la 4ème passe d'armes, et il me touche une troisième fois. Le combat tourne à la déconfiture, alors que je sens mes forces décliner. C'est peut-être l'heure, après tout. Mon adversaire me blesse à nouveau, mais c'est à mon tour de le toucher ! Enfin ! Au moins je n'aurai pas perdu l'honneur dans ce combat. À la 6ème passe d'armes, je fais mouche une seconde fois ! Peut-être que le combat tourne en ma faveur ? Je déchante assez vite, car mon adversaire reprend le dessus, et je sens mes forces décliner. Alors que nous nous apprêtons à combattre une 8ème (et je le craignais, dernière) passe d'armes, Kahlan se glisse dans son dos et exécute le malheureux, qui n'aura définitivement pas pu profiter de sa victoire. Si je n'étais pas aussi démoralisé, je serais triste pour le pauvre homme.

Je tourne le dos pour me diriger vers la maison, sans un regard pour Kahlan. L'alchimie opère rapidement dans mon organisme, et je me sens ragaillardi. Je me rue vers la maison. Juste derrière Hirilthar qui a fait une bonne moisson d'archers ennemis, c'est la ruée vers la justice.

Je pénètre dans la maison, et après un couloir, parviens au hall d'entrée. À l'entrée principale, le combat fait toujours rage, mais les vaillants guerriers semblent parfaitement gérer la situation, et le sol semble repu de sang.

L'escalier menant au premier étage est fort occupé par mes compagnons désirant se diriger vers le bureau de Falros. Je me décide à fouiller le rez-de-chaussée. Ce gnome diabolique aurait très bien pu se cacher ici pour prendre la fuite ensuite. Mis à part une servante, je ne trouve pas grand chose, et cela achève de me démoraliser.

Au détour d'un couloir, je me retrouve face à Ken, qui m'apostrophe et annonce à la servante qu'elle est sauvée. Il ne me connaît pas et semble prêt à en découdre. Je ne me dégonfle pas et me surprends à ne rien faire pour désamorcer la situation. Entre deux invectives, nous percevons tous les deux le ricanement d'Hurik, qui résoud le quiproquo. Il précise à Ken que j'aurais pu "le couper en rondelles". Ces railleries me sont insupportables, et je garde le silence.

Le voile sombre recouvre les toits 
Quelques ombres, en tapinois 
Cherchent vengeance et justice 
Rien ne pourra les arrêter
Ils pénètrent dans la bâtisse
Bientôt le sang noir va couler.

Après quelques échauffourées rapidement résolues à l'étage du repaire mafieux, nous capturons notre plus grand ennemi. J'ai hâte de voir s'il va cracher le morceau et nous expliquer les raisons de ses actes.

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