Livre premier, chapitre huitième : résistance, par Melian Faeranduil

Rédigé par kaamlii -

Un dernier souffle pour une dernière bataille
Loin du soleil, enfermés dans cette tombe
En avant ! Maintenant c'est à nous qu'il incombe
D'être brave et de ne montrer aucune faille
S'enfonçant sous la terre, un groupe de valeureux
Chargent à travers d'obscurs et dangereux dédales
Leurs armes, leurs âmes, leur courage royal
Sauront-ils triompher des efforts du véreux ?

Suite à notre dernière mésaventure, nous reçûmes plus de nouvelles des deux guildes qui avaient été attaquées. La guilde des guerriers a été rudement touchée, et ne pourra pas envoyer autant de renforts qu'espéré. Tina, qui souhaite nous accompagner, nous confirme le nom du nécromancien, et nous explique qu'il recherche un artefact dans un temple situé sous la ville.

Après l'attaque vespérale que nous avons subi, nous avons pris un peu de temps pour panser nos plaies. Nous n'avons donc pas pu nous joindre à la force principale, constituée des combattants des temples, de la guilde des voleurs, et de celle des guerriers. Alors que nous partions tout juste, nous apprîmes qu'une partie des galeries empruntée par la force d'attaque s'était éboulée, et que de lourdes pertes étaient à déplorer.

À situation désespérée, mesures désespérées. Nous rencontrons les hommes-rats, et malgré les conflits qui nous ont divisé auparavant, nous nous allions dans le but mutuel de combattre la menace qui plane sur nos têtes. Ils savent qu'il existe des ruines sous la ville, et qu'ils ne peuvent ni ne souhaitent y pénétrer. Les hommes-rats ont réussi à domestiquer les vers qui nous ont été décrits comme "charognards", et il s'avère que ces horribles créatures sont capables de manger la roche. À y penser, je n'ose imaginer ce qu'ils peuvent faire à un corps... Malgré ces effrayantes capacités, l'instinct des créatures les pousse à ne pas approcher la zone des ruines.

Nous nous séparons en deux groupes. Instinctivement, je choisis le groupe dans lequel Tina ne se trouve pas. L'heure est suffisemment grave pour que je n'aie à l'esprit la rancoeur que je ressens envers elle. Mon groupe, constitué de Nyssa, Elaël, Agnès et un guerrier, se dirige en direction de la zone où Falros laissait les cadavres à l'intention de son vil commanditaire. Nous progressons donc une nouvelle fois sous la ville. Il faut croire que le sentiment du devoir éveille en nous des soupçons de masochisme.

Au détour d'un boyau, nous tombons sur 4 cadavres dont les corps squelettiques arborent d'énormes armures. Le champ de bataille semble empuantir l'atmosphère d'une langueur pesante, et nos mouvements sont lents, comme affaiblis par une force aussi invisible qu'impondérable. Nous parvenons à triompher du combat, au prix d'une grave blessure au guerrier qui nous accompagne.

Nous sommes rejoints par l'autre groupe : Danouk, Tirnan, Dagoth, Tina, Kahlan et Hurik, menés par un homme-rat et les vers mangeurs de roche.

Tina nous informe qu'elle sait où se trouve l'artefact convoité par Mahavor, en ne donnant aucune autre explication que "j'ai demandé à quelqu'un qui sait détecter la magie puissante". Elle tient en effet un objet qui lui sert de boussole à artefact. Je me demande quelle sorte de tour elle est en train de nous jouer, et me prends à penser que nous nous dirigeons vers un gigantesque piège.

Mené par notre nouveau compagnon homme-rat, ainsi que deux de ses collègues, dont un est ce qu'il décrit comme un "berger de vers", nous creusons donc sous la ville, dans une direction inconnue, menés par des représentants d'un peuple que nous avons amputé de quelques membres quelques jours auparavant, et d'une personne qui nous a déjà maintes fois trahis. Aucune raison pour nous d'être méfiants, donc. Notre leader à moustache, Skirz, nous explique qu'il est un renégat, mal vu par son peuple. Il est cependant le meilleur guide dont nous disposions pour traverser le territoire homme-rat.

L'avant-garde de notre groupe bute sur un obstacle intangible. Grâce aux vers, nous pouvons le longer et arriver à une arche. Il semblerait que la ville ait été bâtie sur les ruines d'une ancienne cité troglodyte. Nous parvenons à une salle qui contient des livres. On dirait bien que l'endroit a déjà été fouillé. Après une fouille rapide des lieux, nous trouvons une salle contenand d'autres livres, en bien meilleur état.

Malgré l'urgence de la situation, notre curiosité nous pousse à compulser quelques ouvrages. Il s'avère que le langage des livres est du vieux sudois, parlé dans la région il y a de cela fort longtemps. Grâce à ses connaissances, Agnès nous explique que jadis, un gros téléporteur existait entre l'endroit où se trouve actuellement le Skullland, et notre position actuelle. Est-ce que Mahavor chercherait à importer ses compagnons morts-vivants dans la ville ? Danouk, Tirnan, Dagoth et moi nous mettons à fureter dans les ruines. Je trouve même un grand bouclier, mais que personne ne sait utiliser, malheureusement.

Tina nous indique une direction, et les vers creusent jusqu'à une grande caverne dans laquelle un anneau de morts-vivants ceint notre nemesis, qui se trouve au centre de 7 téléporteurs reliés à un point central. C'est une vision d'horreur qui s'offre à nous : cette nuée malsaine de cadavres, se mouvant tout juste autour de leur maitre faisant penser à une nuée de mouche autour d'un fruit gâté. Autour de Mahavor, plusieurs corps gisent au sol, dont un est attaché : Cal Tallen.

Afin de nous rapprocher du nécromancien, les vers creusent sous l'anneau de morts-vivants. Nous voilà donc près de notre ennemi, emprisonnés dans une cage dont les barreaux sont mobiles et putréfiés.

Mahavor nous apostrophe :

  • "Vous êtes venus admirer mon cheptel ?"

De sa verve légendaire, Dagoth réplica :

  • "Non, on est venu te péter la gueule", annonce-t'il alors qu'il abat sa lourde arme sur un des téléporteurs, avant de se prendre un éclair d'énergie.

Tina utilise une autre méthode : elle glisse ses mains dans un téléporteur, et celui-ci s'arrête instantanément. Je me dis que c'est la bonne méthode à utiliser et tente de faire la même chose, mais je sens un feu glacé se nourrir de mon énergie vitale, et me sens défaillir. C'est comme si la mort elle-même venait chercher une partie de mon souffle de vie.

L'anneau de morts-vivants se rapproche de nous. Dans un réflexe confinant à la frénésie, Hirilthar tire sur Cal Tallen, qui visiblement était un mort-vivant. Tina se rapproche d'un deuxième téléporteur, et l'éteint. Mahavor vacille alors qu'il était en train d'incanter un sort, et il rate complètement son rituel. À peine remis de mes émotions et sur pied, un mort-vivant me frappe, et soudain tombe en poussière. J'appris plus tard qu'Elaël l'avait "banni". Les clercs sont assez doués à cela, et c'est une très bonne chose. Me cherchant une autre cible, une hache de jet tombe à mes pieds, on dirait bien que je suis en veine aujourd'hui...

Tina finit par éteindre le reste des téléporteurs. Ses yeux se révulsent, et un nuage gris sort de son corps. La nuée prend ensuite une forme monolithique. Elaël demande si quelqu'un sait ce que c'est, et Hirilthar rétorque que c'est une créature qu'ils ont affontée.

Je n'ai pas vraiment fait attention à la mort de Mahavor. J'étais concentré dans la fureur de la bataille, et j'imagine sans peine que Dagoth a dû abattre son arme monstrueuse sur la personne qui voulait conquérir une ville par la mort. Tout ce dont je me rappelle, c'est que les morts-vivants se sont affaissés à un moment, et que j'attribue ce moment à la mort de Mahavor.

Nous continuons donc à explorer le reste des cavernes, et trouvons des prisonniers, que nous libérons. Horreur, il ne reste qu'un tiers des troupes descendues dans les souterrains. Alyssa WHiteshield, prêtresse d'Eveana, est tombée au combat, comme le prêtre de Gohr et la prêtresse de Pallavitas, celui de Terrodon, et Ken, le chef de la guilde des guerriers. La prêtresse de Juggar, Lyrena, a elle aussi survécu, tout comme Garrel, le chef de la guilde des voleurs.

Nos coeurs battent la mesure du glas de ceux qui nous ont quittés, aujourd'hui. La ville va devoir prendre le temps de se reconstruire désormais.

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