Livre premier, chapitre dixième : traquenard, par Melian Faeranduil

Rédigé par kaamlii -

D'embuscade en piège en traquenard, la routine s'installe à l'Alliance.

Une nouvelle tâche nous est confiée. Je ne sais si Hurik et Maskell travaillent d'arrache-pied pour instaurer un semblant d'image à la compagnie, ou alors si le point commun de nos nouveaux employeurs est leur témérité...

Edgar Storn, un marchand, nécessite notre escorte dans une auberge, pour une tractation commerciale.

Le nom de l'estaminet est enchanteur : le lutin taré. Pour une fois, ma profession me sera utile en mission, puisque je pourrai m'installer avant l'escorte officielle, pour jouer quelques notes.

Je me dirige donc vers l'auberge en fin d'après-midi, muni de mon luth de mission... Le nom de l'établissement colle plutôt bien à sa localisation en ville, et ce n'est donc pas dans les meilleurs quartiers que je marche, ressentant quelque peu l'anxiété de faire quelque mauvaise rencontre au coin d'une rue.

Je parviens sain et sauf à ma destination, où un videur à l'air patibulaire me laisse rentrer après m'avoir dévisagé et parcouru de son attention scrutatrice.

À l'intérieur, l'air est pesant et épais. Je me meus comme à travers de la poix, et vais parler à l'aubergiste. Je lui propose de jouer dans son établissement, et il accepte. Je me dirige donc dans un coin de l'auberge, où je pourrais à la fois jouer, tout en observant la salle à la recherche d'éventuels futurs agresseurs. Je remarque bientôt qu'aucun client n'ose croiser mon regard.

Cette affaire fleure bon le piège à plein nez ...

En soirée, Dagoth et Danouk arrivent, accompagnés du marchand. Bizarrement, Dagoth n'est pas autorisé à prendre avec lui son instrument de désolation et il doit donc le laisser derrière le comptoir de l'aubergiste.

Ils attendent patiemment que la tractation ait lieu, et Dagoth se lève pour aller chercher de quoi assouvir sa soif.

"On va les avoir, ces salauds !"

Oh, un piège. Quelle surprise.

Cette affaire puait le traquenard d'entrée de jeu, mais je n'imaginais pas que tous les clients de l'auberge feraient partie de l'embuscade...

Tout le monde dégaine de concert, dans un bruit métallique familier qui n'annonce généralement rien de bon. La symphonie du combat va bientôt se répandre dans la salle, alors que l'épaisse couche de poussière au sol, troublée de tous ces mouvements, tourbillonne, et fait scintiller les quelques rais de lumière blafarde qui nous parviennent.

La carrure athlétique de Dagoth bondit lestement derrière le comptoir à la recherche de son outil de souffrance. Dans mon champ de vision, un homme se glisse derrière Danouk pour lui asséner un coup. Je le préviens, et estoque magnifiquement le malandrin, qui étouffe un cri de douleur, son bras gauche perforé de ma rapière. Il recule, et j'entends un cri suivi de deux sons sourds ; Dagoth vient de trancher les deux pieds d'un homme qui avait cru bon de grimper sur le comptoir pour le frapper. Ça y est, la machine est lancée, nos adversaires, dont l'effectif est quatre fois supérieur au nôtre auront à présent bien du mal à arrêter l'inéluctable machine de guerre.

Mon adversaire me fait une estafilade, et Danouk et moi nous retrouvons dos à dos. Il a beaucoup moins de chance que moi ; il se bat contre trois personnes et moi contre deux ... Mes deux adversaires se rapprochent, et je parviens à toucher un des deux, qui rompt le combat. Il ne me reste que l'autre, bien mieux protégé que le précédent.

Quelques secondes plus tard, Dagoth vient de charger son nouvel adversaire, qui s'envole au ralenti, et n'est arrêté que par le sol, à l'étage en dessous. De mon côté, je rate ma prochaine attaque, mais j'anticipe admirablement bien son attaque, ce qui me positionne admirablement bien, pour ... le rater de nouveau.

À la passe d'armes suivante, je touche mon adversaire, et je me repositionne dans l'escalier pour pouvoir mener le combat de nouveau face à deux ennemis. Un "duelliste" est à présent face à moi.

Je rate le duelliste, et mon autre adversaire en profite pour m'asséner un gros coup d'épée. Quasiment au même moment, j'entends un cri et le bruit d'un corps qui tombe : Dagoth a frappé...

Je me dis que je dois absolument me défaire d'un de mes deux assaillants, et attaque le duelliste, que je touche ! Il tente de contre-attaquer, mais se blesse, et rompt le combat.

Il ne reste plus que le guerrier, à qui je propose un duel. Dagoth et Danouk s'attablent, et trinquent...

Visiblement un guerrier n'a pas vraiment les mêmes conceptions du duel que moi, puisqu'il semble décidé à me tuer.

Je ne dus mon salut qu'à Dagoth, qui mit fin au combat en apostrophant le guerrier.

L'entrée de l'auberge était souillée de sang, et je me rendis compte que non seulement ce n'était pas le mien, mais que 3 filets de sang menaient jusqu'au dehors.

Par après, j'appris que Danouk, en utilisant un de ses sorts fétiches, avait fait de gros dégâts dans le camp adverse...

Nous rentrâmes à l'Alliance Azur, avec en bouche l'amertume de commencer à être détesté partout en ville...

Nos autres compagnons étaient partis en mission pour escorter un convoi. À leur retour, j'allais leur proposer de mettre en pause les missions de l'Alliance Azur, en attendant que nos soucis judiciaires se calment. Nous étions bien malgré nous en train de semer des cadavres en ville, et cela n'arrangeait pas notre situation.

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