Livre premier, chapitre onzième : dévoilement, par Melian Faeranduil

Rédigé par kaamlii -

Un drame est sur le point de se jouer.

Nous recevons une missive de Garrel, avec qui nous avons gardé de bonnes relations suite à nos mésaventures communes.

Il semblerait que des assassins aient été mandatés pour nous nuire ...

Dagoth, Danouk, Tirnan, Agnès, Nissa, Hurik et Tina rentrent d'un concours d'archers. Fait mystérieux, tous arborent une magnifique commotion au crâne ...

Après avoir posé quelques questions, j'en apprends la raison. Ils me parlent d'un trésor qui rend fou, d'une carte cachée dans un compartiment secret, une histoire qui sort tout droit d'un roman. Le récit est fantasque, et n'est corroboré que par leurs stigmates. Le groupe n'a tenu son salut qu'à Dagoth (une fois de plus), qui a assommé tout le monde. Ce qui me fait le plus peur par rapport à Dagoth est de devoir dépendre de lui en permanence, alors que dans son domaine d'activité l'espérance de vie est plutôt faible ...

Je continue à voir Shanys, un soir sur deux. Nous entretenons chacun cette flamme que nous savons bien être éphémère. Je profite de chaque instant avec elle, comme si c'était le dernier.

Pour éclaircir le mystère de ma situation, je me rends au temple de Mercès, mais me heurte à l'inexpugnable rhétorique de la personne qui m'accueille. "Il ne serait en mesure de voir qu'un de ses généreux mécènes, ou fidèles croyants, ou fréquents donateurs"... Mercès dans son plus subtil raisonnement.

Après une parenthèse romanesque mémorable, le devoir me rappelle a ses plus sombres desseins, et il me faut réintégrer le groupe que j'avais quitté pour un temps qui m'a paru une éternité.

Je les rejoins donc à la hâte devant le comptoir de l'Alliance Azur, et nous nous mettons en route en direction de Rouge Brisant. Après avoir quitté le silence pesant d'une chambre, je trouve à présent le silence d'une compagnie entière, inquiète pour la famille de l'un d'entre eux.

Nous passons par le barrage d'If, et les paysages somptueux que nous traversons n'apaisent en rien l'inquiétude que nous éprouvons. Une horrible créature humanoïde (certains ont parlé de banshee) nous attaque, et elle succombera bien vite sous nos assauts répétés. Nous l'enterrons avant de reprendre notre route.

Nous nous rapprochons du flanc de la montagne, et la végétation se clairsemant nous permet de percevoir une fumée qui s'élève en direction de notre destination. Nous pressons l'allure, et une vision d'horreur s'offre à nous.

Deux personnes sont pendues à un arbre, et à la réaction de Dagoth, je devine qu'il s'agit de ses parents. Une maison a brûlé, et les braises rougeoient encore. Dagoth cherche frénétiquement sa soeur, dont j'ignorais jusqu'à l'existence avant cette funeste date.

À côté de la maison, quelques corps gisent, certains tenant encore des seaux. Les charitables villageois venus apporter leur aide pour éteindre l'incendie avaient été abattus, victimes collatérales de la haine que quelqu'un porte à Dagoth. Les braises de la maison sont encore rougeoyantes.

Je n'eus pas le temps de réfléchir au profond sentiment de dégoût que j'éprouvais, puisque déjà quelques projectiles sifflaient à nos oreilles.

Deux flèches frôlent Hirilthar, et une autre Dagoth. Nous sommes attaqués sur trois fronts, tout devient très confus.

Danouk et Dagoth, près du corps de ses parents, sont la cible d'un archer, et un homme en armes se rapproche d'eux.

Je me précipite dans la maison, piétinant les braises, dans l'espoir de contourner les archers et les prendre de flanc.

Agnès et Tina, formant l'arrière-garde, avancent vers un guerrier doté d'une énorme armure ; ce dernier protège les archers, concentrés à tirer sur Hirilthar et Tirnan.

Lorsque je sors de la maison, je trouve les deux archers à terre, perforés d'une flèche. Hirilthar est plus efficace que jamais !

Je vais donc apporter ma modeste contribution à Tirnan, et nous triomphons rapidement du combattant qui s'effondre.

Dagoth n'a pas perdu une seule seconde ; notre adversaire n'est pas encore tombé à terre qu'il est déjà en train d'interroger les blessés.

Il s'adresse à une première personne et demande le nom de son chef. L'homme ne répond pas et Dagoth lui assène un coup de sa terrible arme dans le ventre. Je suis complètement pétrifié, à la vue de cet homme qui tente désespérément d'empêcher ses entrailles de se répandre, avant d'expirer son dernier souffle.

Dagoth réitère sa question à un deuxième blessé, qui ne répond pas plus que le premier. Dagoth abat son instrument de mort sur le bras de l'homme qui saute, comme propulsé de son corps par une volonté propre. Sous le choc, l'homme s'évanouit.

L'arbalétrière est plus loquace et nous donne le nom de son supérieur : il s'appelle Magnar. L'homme, d'une quarantaine d'années, porte une petite barbe et a une coupure à l'oreille gauche.

L'arbalétrière nous confie qu'elle fait partie de la compagnie des corbeaux borgnes, sise rue des 3 choppes à Valfort. Après avoir obtenu ces informations, Dagoth exécute tous les blessés, sauf l'arbalétrière, qui, prisonière, nous accompagnera à Fort Ponant pour être livrée à la justice.

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