Livre premier, chapitre premier : la raclée, par Melian Faeranduil

Rédigé par kaamlii -

Pénétrant la terre vers le fond
À la recherche d'un trésor
Tous courageux, nous combattrons
Pour que, parvenus au dehors,
Récupérions l'information
Et les cadavres retrouvions

Aujourd'hui, j'ai pris une raclée. Au vu de l'état de mes vêtements, je devais vraiment être dans un mauvais état lorsque mes compagnons m'ont ramené à l'Alliance Azur. J'ai vraiment l'impression de donner beaucoup de travail aux guérisseurs, ces derniers temps ...

Petit retour arrière sur les circonstances de cette déconfiture.

Il y a quelques jours, nous avons débuté une enquête concernant un vol de cadavres, qui nous a menés à un entrepôt. Après avoir un peu galéré, nous parvenons à un passage, qui mène à des souterrains. Dans lesdits souterrains, petite embûche : nous sommes des intrus, et des gardes nous attaquent ... Ils sont légèrement en sous-nombre, je ne rentre donc logiquement pas dans le combat, et attends qu'un adversaire se libère afin de le défier et de l'affronter. Il n'y a rien de plus sauvage et barbare qu'un affrontement où plusieurs personnes martèlent sans fin la même pauvre victime. Mon heure vient, et le combat ne se passe pas tout à fait comme prévu. Je me rends vite compte qu'il est bien plus facile de maîtriser un malandrin voleur de cadavre (surtout lorsqu'il a si peu d'équilibre qu'il se jette sur ma rapière), qu'un garde entraîné. Suite à une magistrale touche de mon adversaire, je m'aperçois petit à petit que mes forces déclinent, à fur et à mesure que je ressens une sensation de moiteur tiède au niveau de mon abdomen. Disposant toutefois encore de capacités martiales, je continue le combat et dois mon salut à un de mes compagnons, qui s'occupera malheureusement de mon adversaire à mon grand désarroi.

Suite à ce combat, nous entendons des bruits provenant d'un escalier voisin. Avacynn décide d'user de malice et de disposer dans l'escalier des billes de fronde. L'effet escompté fut au rendez-vous : un des gardes ne s'en relèvera pas et les autres engagent le combat. Après une courte trève auditive, des escaliers nous parvient une voix, qui nous propose de négocier. Avacynn se propose pour aller traiter avec la personne.

Il s'avère que la personne en question est le parrain de la mafia locale, et qu'il nous propose un marché. Nous le débarrassons des hommes-rats (et des femmes-rats, ne soyons pas sexistes) qui infestent ses souterrains en l'échange de l'information qui nous intéresse, et de la moitié de l'équipement volé par les rongeurs sus-cités. Après quelques heures de délibération (et de récupération, pour les blessés ...), nous décidons d'accepter l'offre. Il faut dire aussi que nous n'avions pas énormément le choix, mis à part l'éventualité d'un assaut massif sur une place forte de la mafia locale...Nous gagnons ainsi sur plusieurs tableaux : l'information, le trésor et aussi l'occasion de nous frotter à une autre culture, certes belliqueuse, mais qu'importe. Que demander de plus ? De rentrer en vie(cela, je ne l'appris à mes dépens que bien plus tard).

Pour une raison qui m'intrigue, Avacynn décide de nous quitter. Je ne sais pas pourquoi cela lui a pris, elle a eu soudain eu un sursaut de besoin d'aventures et s'est envolée.

Nous réunissons un groupe :

  • Dagoth, le barbare à la parole aussi rapide et acerbe qu'elle n'est irrespectueuse et forte en jugements hâtifs. Après tout, pas besoin de craindre d'hypocrisie de lui, c'est déjà ça.
  • Kahlan, la discrète et agile demi-elfe. Visiblement elle a l'air particulièrement sensible lorsqu'on lui fait part de son métissage. Je n'ai même pas osé prendre sa défense, cela m'attriste énormément.
  • Tiernan, le forgeron. Je lui ai déjà touché deux ou trois mots sur mon projet musical, il a eu l'air emballé. Pour l'instant ce ne sont que des idées, mais à force de travail et d'expérience, j'ai bien l'intention de concrétiser ce rêve de gosse que de bousculer les habitudes musicales.
  • Agnès, l'aspirante chevalier. Qui fut donc cible de nombreux quolibets après s'être présentée en tant qu'aspirante. Les hommes humains manquent tellement de subtilité ... Bref, moi qui pensais que j'allais avoir une utilité sociale dans le groupe, visiblement Agnès sait bien mieux faire que moi ce que je comptais apporter. Vu que ma compétence martiale n'est qu'aléatoire et circonstancielle, je crains fort que la compagnie n'en vienne à ne plus avoir besoin de mes services... Finalement, c'est peut-être ce qui est arrivé à Avacynn.
  • Sylmariel, le cavalier sylfelin. Une grande surprise : un sylfelin monté sur un faucon. Il a l'air original et sympa.

Avec cette compagnie, nous nous mettons en route en direction de la demeure du mafieux (dont Dagoth aura eu la présence d'esprit de demander l'adresse, et nous aura délivré du risque de ne plus retrouver le chemin). Il demande à un membre de sa "congrégation" de nous accompagner dans les souterrains, cela serait dommage de se perdre en chemin... Nous descendons au lieu de notre précédent combat, et passons la lourde porte de l'autre côté de laquelle se trouve le péril à vaincre. La mafieuse semble plutôt à l'aise dans ces souterrains, elle nous indique les endroits à ne pas visiter (elle nous parle de vers charognards, je suis curieux de voir à quoi cela ressemble, même si leur compagnie ne doit pas être très agréable). Après quelques dizaines de mètres, l'arrière-garde, composée de cette personne ainsi que de moi-même se fait attaquer. Le combat n'a pas du durer une minute, mais j'en garde un souvenir pénétrant. Nous fûmes attaqués par deux hommes-rats, rejoints d'un ami, qui, lui, semblait porter une armure bien plus conséquente que ses compagnons. Je m'illustre dans ce combat par mon inaptitude crasse à toucher mon adversaire, et suis bientôt blessé à multiples reprises. Malgré la douleur, malgré la peur, malgré la crainte d'être dévoré dans ce lieu insalubre, je ne peux me résoudre à appeler à l'aide, esclave captif d'une sonata dont les armes s'entrechoquant sont les percussions et les ahanements les coeurs. Il ne manque qu'une mélodie à cela, pour pouvoir arriver à quelque-chose d'intéressant. Une chance inouie pour moi conduit mon premier adversaire à briser son arme, et bientôt son camarade prend le relais ; c'est à ce moment que j'ai à proprement parler pris ma raclée. Assénant ses coups avec une rapidité malsaine, je sombre fort vite dans les limbes.

Au réveil, je me rends compte que quelque-chose cloche : j'ai aimé ça. Je ne comprends pas pourquoi, je ne comprends pas comment, mais il n'empêche que la symphonie du combat me captive et je frissonne de plaisir à l'idée d'affronter mon prochain adversaire. Attention : je ne suis pas masochiste, ni téméraire, ni suicidaire, bien au contraire. Mon intérêt ne vient ni de la souffrance infligée, ni de celle reçue, encore moins de la victoire. Je me rends compte que chacun des arts que j'ai appris en école de barde est relié au combat d'une manière où d'une autre. Combattre, même si je suis battu, me permet donc d'étudier en pratique ce que l'on m'a enseigné.

Après l'enquête, je commencerai à fréquenter les bars les moins huppés de la ville, afin de me familiariser à d'autres chorégraphies de combat. Après tout, si je peux étudier non loin de mon domicile, pourquoi me priverais-je ? Dans un premier temps, je passerai dans un magasin standard afin de m'acheter des vêtements standard, puis avec ces vêtements dans une friperie, pour faire l'acquisition de frusques plus adaptées à l'endroit que je visiterai régulièrement désormais. L'alcool est un bon facilitateur de relations sociales, et je ne pense pas que j'attendrai longtemps avant de récolter ce que je suis venu chercher. Si à l'Alliance Azur on me pose la question sur mes éventuelles ecchymoses, j'expliquerai que j'aime beaucoup marcher le soir et que le hasard me porte souvent dans les quartiers les moins favorisés de la ville.

Classé dans : Aynhar - Mots clés : aucun