Livre troisième, chapitre troisième : garderie, par Melian Faeranduil

Rédigé par kaamlii -

Dagoth, Danouk, Hirilthar, Agnès, Melian

Depuis quelques jours que nous voyageons, Wayness et moi nous sommes de plus en plus rapprochés, jusqu'au moment où Dagoth a forcé le destin. Sous couvert d'économies, Wayness et moi avons pris une chambre double à l'auberge.

Lorsque l'heure de nous coucher approche et nous nous rapprochons doucement l'un de l'autre. Bientôt, nous nous effleurons et je peux sentir la chaleur de son corps.

Bientôt, nos lèvres se touchent tendrement et nous nous embrassons. Je commence à ressentir cette douce spirale à laquelle je m'abandonne.

Nos corps s'unissent dans cette somptueuse volupté pour laquelle j'éprouve tant de gratitude.

Après une éternité de plaisirs qui nous aura paru trop courte, il nous faut reprendre le chemin de notre enquête.

De toutes les auberges de la ville, l'Octave est celle qui a le plus retenu mon attention (même si j'avais initialement hésité avec le Pirate Pendu ...). Tenue par Octavia Midheim, cet établissement brille par son hygiène et son entretien ! Lorsque nous entrons, un géant est en train de balayer la salle.

Nous en apprenons plus du lieu où nous nous trouvons : Terrebouc est une ville "de petites gens", assez modeste. Elle a été fondée aux alentours des années 700 par des éleveurs de boucs, d'où le nom. Malheureusement, aucun temple de Phrysis ne se trouve en ville.

Je me présente à la guilde des bardes (menée par Éole, le virevoltant) accompagné de Wayness. Après le repas, nous profitons de la soirée, ainsi que du coucher de soleil.

Le matin suivant, Dagoth arrive à nous. "Vous êtes allés voir Irena Portils ?", demande t-il à l'assemblée. Danouk lui répond "Pas sans toi", ce à quoi rétorque Dagoth "je suis passé faire un saut hier soir". Je ne peux m'empêcher de m'esclaffer. Un irrépressible fou rire me prend et je ne reprends contrôle qu'après quelques minutes, le ventre douloureux d'avoir tant ri. Dagoth l'impétueux a encore frappé.

La dame qui a ouvrt à Dagoth l'a sèchement congédié, suite à ses questions sur Xantief et la Société Naturaliste. Au retour, Dagoth a été attaqué par des brigands ... Les pauvres.

Nous remercions chaleureusement Octavia pour le petit-déjeuner et allons voir Irena Portils. En route, je me rends compte que je suis en train de suivre Dagoth et que je ne porte pas d'armure ...

Nous sommes accostés par la milice, qui commence à s'irriter d'être rembarrés par Dagoth, mais je calme le jeux en leur affirmant qu'ils sont mon escorte et que je suis exécuteur testamentaire (Agnès leur explique le terme, car "exécuteur" n'est pas forcément bien choisi lorsqu'on s'adresse à la milice).

Lorsque nous arrivons, un homme habillé de blanc et de brun, portant une sacoche et un livre, sort de la demeure. Il se présente à nous comme médecin, le docteur Olivano. Il nous dit qu'elle est fragile et qu'il nous faudra marcher sur des œufs. Il suit les enfants depuis environ deux mois ; ces enfants disposent de grandes capacités, mais ils sont repliés sur eux-mêmes. Je donne entre 8 et 10 ans au garçon et une douzaine d'années à la fille.

Wayness et moi, accompagnés d'Agnès et de Danouk nous dirigeons vers la maison. Le garçon ne dit rien, ne bouge pas beaucoup et sembler rester dans son imagination. La fillette change d'humeur assez rapidement, de l'apathie la plus glaçante à la joie intense.

Irena est une femme habillée de sombre et dont la tenue est quelque peu froissée. Je commence à jouer quelque chose d'apaisant. Irena me fusille du regard et cette scrutation inquisitrice en parvient presque à me déconcentrer. Je note toutefois que la fillette esquisse de gauches mouvements de la main, comme pour battre la mesure ; le garçon tourne la tête dans ma direction, surtout lorsque que je change de morceau, mais c'est comme s'il voyait à travers moi. Cette sensation est des plus dérangrantes.

Lorsque je m'arrête de jouer, la fille a l'air peinée, je lui demande si elle souhaite que je continue, elle penche la tête comme si elle comprenait ce que je dis, puis rejoint son frère qui dessine quelque chose. Au bout d'une heure de représentation, Irena commence à crier, les voisins sortent, la milice arrive et nous battons en retraite.

Nous allons voir le docteur Olivano à la guilde des clercs. Il nous apprend que le garçon s'appelle Myron et que la fille est Lydia. Olivano avait entendu parler de Moncurio dans une autre ville. Il en avait eu l'écho comme étant un escroc.

Suite à nos recommandations, il va prescrire à Irena des séances de musique et nous l'accompagnons chez Irena. Elle ne veut pas du tout, clame que ses enfants ne sont pas des cobayes. Olivano lui dit que si elle s'obstine à s'opposer à cela, il s'arrangerait pour lui retirer la garde des enfants. Irena blêmit (ce qui lui donne un air quasi-transparent) et un mélange de peur et de colère se lit sur son visage.

Le docteur Olivano impose plus qu'il ne négocie, ses arguments d'autorité font mouche. Il est convenu que les enfants aient une heure de musique le matin et une heure trente le soir.

Au premier jour de leur "musicothérapie", les enfants sont intrigués mais passifs. Les dessins de Myron sont assez réalistes et reflètent ce que j'ai chanté. Lydia se montre plus réceptive, plus réactive, mais néanmoins erratique et incontrôlée.

Le second jour, les enfants sont de plus en plus réceptifs. Que cela me comble de joie de les voir ainsi ! L'après-midi, ils montrent même des signes d'impatience lorsque j'arrive, Lydia se tourne vers mois en anticipant sur le fait que je vais jouer. Elle parle de temps à autre, mais ses paroles n'ont pas beaucoup de sens. Pour sa part, Myron n'a pas encore pipé mot.

Le jour suivant, Myron se concentre quand je joue. Auparavant, il avait l'air perturbé et en permanence dans ses pensées. Lydis est de plus en plus coordonnée sur la musique.

Le quatrième jour, Lydia m'accueille presque en courant : "Ah, c'est le monsieur à la musique qui est revenu". Myron apprécie ma musique, me dit Lydia, en me confirmant qu'il ne parlait pas. Étrange. Les dessins de Myron font montre de beaucoup plus d'assurance dans le trait.

Les deux jours suivants se passeront de mieux en mieux pour les enfants, ma musique les aidant à prendre pied dans la réalité. Je surprends même Myron à me regarder dans les yeux, au lieu de regarder à travers moi comme il l'avait fait précédemment. Nous entretenons avec Lydia une vrai conversation, elle me dit qu'elle apprécie certains morceaux. À ma grande surprise, Irena s'absente quelques minutes dans la maison !

Je laisse les enfants au soin d'Irena le lendemain et vais les voir le surlendemain. Je ne comprends pas ce que je vois : les enfants sont hagards, comme au premier jour. Je fais mon rapport à Olivano, qui va demander au voisins. Il s'avère qu'elle ne reçoit personne et les enfants ne jouent pas dehors, le souci n'est donc pas externe à la maison. Serait-ce quelque chose dans la maison ?

Mes compagnons lancent quelques sorts de détection : ils n'aperçoivent pas d'aura (ni de magie, ni de mort, ni de chaos) sur Irena ni sur les enfants. En revanche, des volutes bleutés volent autour de la tête des enfants. Est-ce qu'il se pourrait qu'ils soient sous l'emprise de quelque artifice psychologique ?

De temps à autre, Myron regarde la maison. Irena le voit, et s'y dirige. Un peu plus tard, elle sort échevelée, les yeux fous, un couteau en main. Surpris, je me lève et me recule, mais malheureusement pas assez tard puisqu'elle m'enfonce le couteau dans l'abdomen, ce qui m'arrache un cri. Je grimpe prestement la grille de la maison et Wayness lance un sort sur Irena qui s'effondre. Nous appelons la milice, Olivano corrobore nos dires et Irena est posée dans un siège sous bonne garde.

Hirilthar fouille la maison et trouve des dessins de Myron évoquant les catacombes de Fort Ponant. Il trouve également une correspondance de Moncurio disant qu'il y fait des recherche et Irena est censée donner des potions aux enfants régulièrement.

Nous rédigeons quatre lettres : une à Alvina pour lui donner des nouvelles de notre quête, une à Lyrena Doucejustice (du temple de Juggar de Fort Ponant) pour l'informer qu'il y a à nouveau quelque chose qui se trame sous la ville, une à dame Somerset pour l'informer des avancées de nos vacances et une à Garrel pour qu'il soit vigilant et si possible qu'il trouve Moncurio.

Le jeudi, alors que nous allons partir, les enfants peuvent de nouveau parler. Ils ont opéré une progression fulgurante, quand ils sont sous la garde de Wayness et moi !

Myron semble parler en esprit à Lydia. Nous apprenons qu'Irena n'est pas la mère des enfants, et que ces derniers connaissent Moncurio. Lydia me dit que "Myron sait tout" et qu'il est sur le point de parler.

Myron dit que Moncurio est à Fort Ponant, dans les souterrains, qu'il y cherche des trésors. Wayness demande à Myron s'il a vu la charte, lui répond qu'il ne peut se concentrer que sur une personne qu'il a déjà vue ou un objet qu'il a déjà touché. Il nous dit que c'est "comme la télépathie, mais en moins restrictif".

Wayness et moi confions, le cœur brisé, les enfants au docteur Olivano, et nous mettons en route pour notre prochaine étape : l'infiltration de Fort Ponant !